Patrimoine

Usurpation de titres

Vie de Jeanna de La Motte

Usurpation de titres du XVIIIe à nos jours

L’usurpation de titres ne fait illusion qu’un temps.
Quand elle est découverte elle produit l’effet inverse …

L’utilisation de faux titres de noblesse ou de faux titres tout court, est généralement destiné à cacher certains aspects peu recommandables des personnes qui se l’attribuent.
Ou simplement de laisser penser, à tort, qu’avec ce rang, ce sont forcément des personnes de qualité.
En fait, aujourd’hui, il est simple de vérifier à l’état civil pour les confondre, et de là à les identifier pour ce qu’ils sont : des individus malhonnêtes.

Plaque commémorative de la compresse de Rohan Chabot à La Motte Tilly

Les nombreux et valeureux seigneurs qui se sont succédé à La Motte Tilly, dont certains ont une plaque commémorative dans l’église sont les représentants emblématiques de la noblesse dans notre commune.

Leurs actions suffisent à prouver qu’ils honorent leurs titres

Auraient-ils inspiré de bien malhonnêtes personnes dans ce village d’utiliser de faux titres de noblesse pour se donner un faux vernis, aujourd’hui bien craquelé ?

Nous en avons aujourd’hui encore un exemple dans notre propre village, où sous de faux titres permettent au coupables de tenter de masquer leurs dérives, mais cette pratique nous rappelle, pour rester dans nos sujets de prédilection, qui était la fausse comtesse Jeanne de la Motte.

La particule qu’elle s’était attribuée à tort lui permettait de faire penser que ce fut une femme honnête, ce qui était loin de la réalité …

Ainsi donc, qui fut la « Comtesse » de La Motte ?

Jeanne de son prénom, la demoiselle paysanne et mendiante naquit dans l’Aube en 1756, d’un père, Jacques, soldat vivant de braconnage et d’une mère, Marie Jossel, prostituée.

Cette pauvre famille s’établit à Bar Sur Aube, hébergée dans une famille d’accueil dont le neveu, Nicolas de La Motte escroc notoire épousa Jeanne.

Le mari n’arrivant pas à subvenir à ses besoins,  l’idée vint donc au couple de s’attribuer des faux titres de noblesse pour tenter de s’introduire dans les cercles de la noblesse.

 

C’est ainsi que Jeanne s’attribua le faux titre de « Comtesse de La Motte » pour dissimuler les escroqueries dont elle et son mari furent coupables.
Divorcés, mais toujours complices, ils s’aidèrent mutuellement à piller les personnes que leur faux titres leur permettait d’approcher.

A l’époque un peu tout le monde pouvait aller au château de Versailles et Jeanne s’y introduisit sous ses faux titres.
Néanmoins, elle n’arriva jamais à approcher la famille royale, ni Marie-Antoinette elle-même, qui eût vent de sa mauvaise réputation. 

Elle se mit en couple après son divorce avec un individu peu recommandable, gigolo de son état.
Mais à force d’intrigues et de manigances avec ceux qu’elle dupait, plus encore de tromperies à l’égard de ses protecteurs,  elle arriva à croiser la route du Cardinal de Rohan, prince évêque de Strasbourg …. Dont elle devint la maîtresse.

Faisant croire à son amant qu’elle fréquentait la cour et notamment la reine, ce dernier était tout émoustillé à l’idée d’obtenir ainsi de Marie-Antoinette, un évêché, par cette relation à laquelle il crût, .
C’est à cette époque qu’un bijoutier du nom d’Auguste Boehmer essayait de vendre au roi Louis XVI un somptueux collier de diamants, à l’époque demandé par le roi Louis XV, destiné à Madame du Barry.
Louis XVI refusa, l’achat lui paraissant déraisonnable (1,6 millions de Livres)

Et subsidiairement les caisses, remplies par Joseph-Marie TERRAY pour Louis XV, à nouveau vides.
C’est là que notre couple d’escrocs, Jeanne et Nicolas entreprirent avec le cardinal de faire réaliser de faux documents par un faussaire réputé, Rétaux de Villette. 

Ces fausses lettres, prétendument signées de Marie-Antoinette, faisaient croire qu’elle désirait le collier.
Le Cardinal avança une partie des fonds et fut présenté, dans la pénombre d’un jardin à un sosie de la reine, en fait une prostituée qui avait été déguisée pour l’occasion.
C’est ainsi que Jeanne prit possession du collier et fit dessertir les diamants du collier pour les vendre aux plus offrants.

C’est là, la fameuse « Affaire du collier » !

Le cardinal fut arrêté, mais plus tard gracié.
Jeanne, la voleuse, fut prise et marquée au fer rouge du « V » de voleuse sur la poitrine par le bourreau.
Elle fut enfermée en la prison de la Salpétrière, dont elle s’enfuit pour se réfugier à Londres où elle écrivit de fausses mémoires (tout est faux chez les faussaires), prétendant être une proche de la reine …

La couverture même de cet ouvrage est mensongère :
Jeanne n’est ni comtesse, ni dans la confiance de la Reine.
Elle aura usurpé des titres toute sa pauvre vie ….

Cette « affaire du collier » fit trembler la monarchie.

Plus de détails sur Wikipédia, mais aussi sur ce remarquable site : ICI

La morale de cette histoire c’est qu’il faut être vigilant.
Un titre de noblesse peut être usurpé pour masquer une réalité moins brillante.
D’ailleurs le seul fait d’usurper est délictuel.
Méfiez-vous des titres, s’ils sont faux ils sont destinés à induire en erreur. 

Le cardinal de ROHAN, pris au piège de Jeanne de la Motte, a payé cher son innocence face aux desseins malhonnêtes de sa maîtresse.
C’est une occasion pour nous de revenir sur les ROHAN, toutes branches confondues, pour mesurer l’ampleur du patrimoine que ces différentes branches d’une grande famille nous ont laissé …

A suivre, dans l’article suivant, sur ce lien, la famille de ROHAN, à Strasbourg et à Saverne !

 

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